Les bienfaits du chaos
L’air du temps n’est pas à l’apologie du chaos. La proximité d’événements que l’on

pourrait qualifier de chaotiques n’incite pas à en décrire les bienfaits. Néanmoins, si nous voulions prendre un peu de recul, nous pourrions voir dans l’injonction faite de maîtrise (de soi-même, des autres, de la nature) une cause des déchaînements chaotiques de notre monde.
Mais avant cela, revenons à nous-mêmes.
Il ne s’agit pas ici d’inciter au chaos, à la démesure, à la violence mais bien plutôt de tenter d’en comprendre une origine inconsciente. Nous pourrions voir dans l’idée du chaos une proximité avec l’état de notre inconscient : pulsionnel, débridé, amoral, insensé. Notre civilisation occidentale et particulièrement française est imprégnée de cartésianisme : nous gardons foi dans la Raison et dans la volonté de « devenir maître et possesseur de la nature. » Cependant, bien qu’étant des êtres de raison, nous sommes également des êtres déraisonnables et irrationnels. A vouloir tout maîtriser de nous-mêmes, nous renvoyons au fond de notre esprit ce qui nous dérange. En un mot : nous procédons à un refoulement.