Désolation !
Désolation !
Un jeune homme plongé dans un coma profond à la suite d’un accident de la route a été l’objet d’une « expérience » récente. « Grâce » à la stimulation de son nerf vague pendant très d’un mois, situé au plus profond de son cerveau, il a réagi à ces impulsions électriques.
A la diffusion d’ une musique qu’il aimait, ses parents ont vu une larme couler de ses yeux.
L’expérience a cessé au bout d’un mois et l’histoire ne dit pas ce qu’est devenu ce jeune homme. Sans doute a-t-il plongé de noveau dans un coma profond.
Que la recherche scientifique fasse des progrès énormes ne laisse aucun doute, que l’enthousiasme des découvertes et avancées incitent les chercheurs à procéder à des expérimentations est une bonne chose. Mais tout de même ! ! Le récit que dans la presse a fait de « cette expérience » fait froid dans le dos…Il est difficile de ne pas se demander ce que ce jeune homme a ressenti. Il est même probable qu’une larme soit l’expression de la tristesse. Alors comment se réjouir que des scientifiques aient réussi à faire que cet homme ait pu de nouveau ressentir cette émotion. Peut on s’imaginer ce que sont les perceptions de cet homme emprisonné dans son corps ? Peut on vraiment se réjouir qu’il ait pleuré en écoutant une musique aimée ? Peut-on vraiment souhaiter que de telles expérimentations aient lieu ? Même si bien sûr tous les protocoles « éthiques » ont été respectés, y compris l’accord des parents ?
Sommes nous tombés sur la tête ? Aucune justification scientifique ne semble pertinente lorsqu’il s’agit de prendre le risque de faire souffrir quelqu’un. Quant à ses parents, comment ne pas imaginer que la fin de l’expérience et le retour à la case départ engendrent de la désolation. On peut interroger les raisons de l’accord qu’ils ont donné ; le désespoir sans doute et l’espoir fou. Est-il éthique de demander aux parents leur accord ? Sont-ils en mesure moralement, psychiquement de répondre à une telle proposition scientifique ?
L’éthique qui est une science difficile, rigoureuse, oblige à méditer sur les finalités et les valeurs de l’existence et prendre des décisions qui s’imposent. Il peut être envisagé, au nom de l’Ethique, de surseoir à une expérimentation sur un homme au motif que celle-ci peut engendrer une souffrance morale, même si elle n’est pas certaine mais probable. La souffrance de cet homme ne pourra pas être mesurée, quantifiée ni être entendue. Espérons que celle de ses parents puisse l’être.
Béatrice Dulck
Fauché
Merci pour cet article.